L'épidémie de coronavirus a changé le cours de la vie, y compris pour les étudiants et les universités à travers le monde. Le vecteur de développement des universités nationales et des projets internationaux de réseau universitaire, dont l'Université franco-russe (UFR), est en train de changer.
La France, comme la Russie et le monde entier, subit une pause globale. Le régime de confinement a été introduit dans le pays à partir du 17 mars 2020. En dépit d'un sursis partiel du régime de confinement, de nombreux établissements d'enseignement sont en pleine mutation. En France, le Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation modifie le calendrier des examens de fin d'études et de l'admission dans les établissements d'enseignement supérieur, reporte les délais de soutenance des diplômes et des thèses. La plupart des examens auront lieu à distance. Précisément, seuls les tests qui ne peuvent pas être organisés en ligne, et en respectant des exigences sanitaires strictes, passeront d'une manière conventionnelle. Après le début de la pandémie, les universités françaises ont commencé à passer en mode de fonctionnement à distance. Les partenaires européens de RANEPA ont également dû suspendre les cours et orienter les étudiants vers la formation en ligne. Les étudiants qui poursuivaient leurs études à l'étranger n'avaient pas initialement prévu de retourner en Russie. Face à l'évolution de la situation, beaucoup d'entre eux ont décidé de retourner en Russie, mais de continuer leur formation en ligne.
En même temps, les 17 et 18 mars, les ambassades des pays européens en Russie ont diffusé une recommandation de retourner dans leur pays adressée aux étudiants étrangers qui faisaient leurs études en Russie. Certains étudiants français qui étudient à RANEPA ont souhaité rentrer chez eux avant l'arrêt des vols commerciaux. Tant en Russie qu'en France, les étudiants français sont soumis au régime de confinement, mais poursuivent leurs études en distanciel. En outre, chaque étudiant avait la possibilité d'interrompre ses études et de revenir au programme de son université d'origine (en mode distanciel), ou de poursuivre ses études en ligne avec des collègues russes. Fanny Altobelli, étudiante française de l'Université Côte d'Azur (Nice) venue en Russie dans le cadre d'un programme de la mobilité universitaire, poursuit ses études selon le programme de RANEPA après son retour en France.
« Comme je ne voulais pas arrêter mes études à RANEPA, j'ai choisi de les poursuivre dans le cadre du programme russe. Personnellement, les cours en mode présentiel ont été la formule que j'ai préférée. Cependant, la formation en ligne offre également de nouvelles possibilités: communiquer plus directement avec les enseignants et travailler sur des projets avec d'autres étudiants, peu importe où nous sommes”, explique Fanny Altobelli.
«Covid-19 a certainement eu un impact sur tous les programmes mis en œuvre dans le cadre de l'UFR. Les projets relatifs aux programmes de mobilité ont été particulièrement perturbés. Les collègues français sont inquiets pour les échanges universitaires du semestre d'automne 2020. Ainsi, l'année dernière, 185 nouveaux étudiants ont été inscrits aux programmes de l'UFR ; maintenant, de nombreux étudiants russes sont retournés en Russie, et les étudiants français en France. Les écoles d'été organisées par les partenaires de l'UFR qui ont toujours été très prisées sont annulées ou mises en mode distanciel. Cet été, les membres de l'UFR proposeront 10 programmes d'écoles d'été en ligne », explique Larisa Taradina, directrice du développement de l'éducation et de la coopération internationales de RANEPA.
Au cours des années d'existence de l'UFR, 22 programmes de deux diplômes, 11 programmes d'échange, plus de 20 écoles d'été sont mis en œuvre chaque année. Plus de 500 étudiants ont profité de ces programmes. La coopération scientifique se poursuit activement dans trois domaines interdisciplinaires prioritaires suivants : «Art et science », « Étude de la terre/de l'espace/de l'environnement », « Design thinking dans un monde globalisé ». Dans ces circonstances, de nombreux programmes sont transférés au format en ligne.
« À l'heure actuelle, le Secrétariat de l'UFR en Russie et en France passe à un nouveau format de coopération. Conformément aux Statuts, le Conseil des recteurs de l'UFR doit se réunir au moins une fois par an, la prochaine réunion étant prévue pour le mois de juillet. Il a été décidé de reporter le Conseil à l'automne 2020. Cependant, des consultations et des réunions en ligne entre le personnel administratif, les enseignants et les chercheurs sont organisées régulièrement », précise Elena Svinarenko, directrice du Centre de coopération franco-russe de RANEPA.
Il s'agit à la fois de transférer au format en ligne les réunions administratives de l'UFR et de lancer de nouveaux programmes. Une des initiatives communes consiste à lancer un programme de mobilité académique virtuelle. Les participants au programme de la mobilité virtuelle pourront suivre des études à distance dans une université étrangère, ainsi que communiquer avec des collègues de différents pays sur une plateforme en ligne commune. La nature et le contenu des premiers programmes de mobilité virtuelle sont actuellement examinés. «La mobilité académique classique à temps plein est une expérience unique de communication interculturelle et d'études dans un autre pays. Ses avantages n'ont pas besoin d'être énumérés. Pourtant elle n'est pas accessible à tous. L'avantage de la mobilité virtuelle est l'accessibilité financière et l'ouverture aux personnes qui ne peuvent pas voyager à l'étranger pour des raisons personnelles, telles que des restrictions de santé», explique Virginie Oddo, directrice administrative du service de développement à l'Université Côte d'Azur (France).
Coopération entre la France et la Russie : une nouvelle réalité
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